Mardi 18 octobre 2011

Paris. Hier, grande journée parisienne, en sorte que je n'ai pas touché à ce journal. Rendez-vous médicaux le matin, déjeuner à l'Interallié avec l'excellent G.R. -d'où je peux espérer que mes tribunes pour VA vont garder le bon rythme qu'elles sont en train de prendre. L'après-midi est toute dévorée de politique, la soirée par des téléphonages sans fin, puis un excellent dîner, puis puis, etc…

Passé toute l'après-midi au siège de campagne dit "Marine 2012" : d'abord, sous la houlette du merveilleux Philippot, réunion des porte-parole, aux fins d'ajuster et d'harmoniser nos tirs -et, pour commencer de nous répartir la tâche -je choisis bien entendu d'intervenir dans les domaines régaliens, principalement les institutions, au sens large, et la politique étrangère, mais aussi l'Ecole et l'Université, la vie culturelle, l'Histoire, les principes permanents de la politique française -et tout spécialement le "préalable souverainiste" que j'expose en détails à mes nouveaux collègues.

Puis, Marine et Florian m'emmènent impromptu devant le siège de Dexia, à la Défense, où la candidate délivre de fortes paroles sur le sujet des banques, lesquelles ne jouent décidément pas franc jeu avec les Etats -Dexia en faillite en est un exemple grinçant. Cette banque franco-belge réclame en permanence des renflouements mais, accorde des primes et des salaires démentiels à ses dirigeants, et surtout s'engage dans des opérations inconsidérées -notamment en plongeant sciemment communes et départements dans des spirales d'endettement dont elle est friande, car les banques vivent littéralement de la dette, et y plongent tout ce qu'elles peuvent, y compris des clients insolvables. Le discours de Marine est raide, il passe fort bien, et l'on s'amuse de voir quelques cadres descendre des immeubles pour venir lui dire bonjour -à la sauvette, la plupart ne s'éternisant pas…

Les journalistes sont là en nombre, chose désormais habituelle dès qu'elle met le nez dehors -ah, c'est autre chose que les campagnes avec de "petits candidats"! Une question a amusé Marine : "comment se fait-il que vous alliez en Italie et bientôt aux Etats-Unis? Ne pensez-vous pas qu'il est contradictoire pour des nationalistes de voyager" Sic : il faut le voir et l'entendre pour le croire, tant de bêtise (mettons : d'incompréhension) s'entassant dans cette simple question. J'admire le calme avec lequel Marine répond, rappelant cette évidence que défendre la souveraineté de la France n'est pas se fermer aux autres nations, mais au contraire les exhorter à défendre la leur, et à rester ce qu'ils sont, par là les honorer. Nous reparlons de cet inépuisable sujet dans la voiture au retour; je la félicite d'être si bien dans la ligne du Général et de Malraux ("il y a un pacte plusieurs fois séculaire entre la France et la liberté du monde"), et lui cite ma phrase fétiche de Paul Claudel : "Ce que chacun peut apporter de meilleur au monde, c'est lui-même". Elle me demande de la répéter et la note incontinent sur son carnet…

Le soir, intéressant dîner avec Ph.C. dans un petit restaurant italien proche de Saint Michel -j'apprends beaucoup de choses, comme toujours avec lui. Retour à pied, avec force détours méditatifs. Halte chez Jean-Pierre, si capricieux quant à ses heures d'ouverture, mais opportunément ouvert. Comment me passerais-je de Paris ?