Lundi 17 octobre 2011

Paris. Passé la moitié de la nuit sur internet, c'est-à-dire sur les dents, la navigation sur la toile étant toujours, dès que l'on s'éloigne du bord, une longue croisière en haute mer…

Notamment, suis émerveillé par l'incroyable prolifération de sites, blogs, mouvements et rassemblements en tous genres se réclamant du gaullisme : il y a les gaullistes libres, les gaullistes de conviction, les gaullistes pour une France libre, et tant de cercles de gaullistes sociaux, de gaullistes républicains, etc… Tous ne sont pas négligeables, et l'on trouve souvent, logées à cette enseigne, de bonnes personnes dont la lucidité est remarquable, et l'activité digne d'éloges. Mais il manque à tout cela une connaissance un peu approfondie dudit Général de Gaulle, dont on ne retient plus guère que l'image fort normalisée (démocrate, républicaine, sociale, germanophile -et à l'occasion europhile) qu'ont cherché à donner les biographes des vingt dernières années, Jean Lacouture et Paul-Marie de la Gorce en tête. Le résultat de ce rabougrissement est que de Gaulle ne fait plus que parer de nobles couleurs de fort petits dissidents, souvent assez peu audacieux quant à la remise en cause des fondements même du Système…

A toute cette effervescence gaulliste ou gaullolâtre, il manque aussi de constituer ce que voulut d'abord le Général de Gaulle : une politique. Il est étonnant que des gaullistes, qui m'envoient leur papier en espérant que je vais le signer, se disent décidés à camper s'il le faut dans une posture qu'ils nomment eux-mêmes la "Résistance minoritaire" -voulant signifier en cela qu'ils ne sont nullement favorables à Marine le Pen, eux…. Comme si la posture de résistance était une politique : je crois, moi, que ces messieurs sont fort à coté de la plaque, et que seule une politique française, qui suppose la conquête et la responsabilité du pouvoir d'Etat est une véritable résistance…