Dimanche 6 novembre 2011

Le charivari fut tel, à l'idée de consulter le peuple grec sur son appartenance à l'euro, que M. Papandréou (qui doit être l'objet de pressions divergentes de la part de diverses puissances extérieures…) a dû retirer l'annonce du referendum. "Ouf!", soufflent en choeur les oligarques. Mais on apprenait sur ces entrefaites que l'Italie donnait à son tour de tels signes de faiblesse que le FMI et la Grande Kommission, comme disait Philippe Muray, entendaient mettre sa gestion sous tutelle. Pourvu que M. Berlusconi n'ait pas l'idée, lui aussi, de consulter un jour le peuple italien! C'est ce qu'il risque de faire, d'ailleurs, et c'est un risque que les maîtres des échafaudages euro-atlantiques ne prendront pas dans la situation économique et financière de ce pays -laquelle est au demeurant mise en péril par d'énormes intérêts d'emprunts plus que par une dette plutôt mieux contrôlée aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a dix ans… De plus en plus, la politique échappe aux dimanches électoraux, qui vont finir par paraître désuets, tout se déterminant désormais le lundi à l'aube, par la fameuse "ouverture des marchés asiatiques", en attendant celle de Wall-Street l'après-midi : heure du verdict politique, celui des marchés. Comme tout est clair, et accablant …

Voir aussi ces deux chiffres : depuis l'exercice budgétaire de 1976, soit 25 ans, la France a versé aux grandes banques 1 393 milliards d'euros d'intérêts. Sa dette cumulée est actuellement de l'ordre de 1 700 milliards d'euros.